Marghera : le pôle industriel vénitien

Que reste-t-il, 100 ans plus tard, du pôle industriel vénitien qu’est Marghera ?

Je vous emmène à la découverte de Porto Marghera, l’une des zones de plus en plus négligées du pays.

Ce lieu est proche et en même temps loin de l’une des villes les plus aimées au monde et de ses belles places et musées.

Aujourd’hui, je vous présente ce lieu.

Marghera : en bref

Venise a connu un élan soudain de modernité au début du XXe siècle. Considérée comme la plus grande zone industrielle en Europe, Porto Marghera a été voulue avant tout par l’entrepreneur Giuseppe Volpi, propriétaire de la SADE (Società Adriatica Di Elettricità).

Marghera est l’antithèse de la lagune de Venise. Si elles se font face, elles ne se ressemblent pas. Cependant, nous parlons de la même ville. Après tout, Porto Marghera est née parce que les places pour les usines à Venise étaient épuisées. Il y avait un besoin d’espace pour de grandes colonies et pour un port digne de ce nom. Marghera était la réponse à ce besoin. Outre les usines, une cité ouvrière était également prévue, où vivent aujourd’hui moins de 30 000 personnes.

Une nouvelle utilité artistique

Depuis quelques années, on assiste à la redécouverte de cette ville industrielle. Photographes professionnels et amateurs ont travaillé d’arrache-pied pour redonner une esthétique à ce lieu trop longtemps considéré comme un dépotoir.

Les étudiants de premier cycle et les chercheurs pratiquent leurs thèses pour concevoir un nouvel avenir parmi les friches industrielles de Venise. La ville subit des transformations continues. Ce qui est là aujourd’hui pourrait disparaître demain ou être transformé en autre chose.

C’est le cas de la centrale thermoélectrique « Giuseppe Volpi » qui en octobre 2017 a dû céder la place à un hub logistique. La centrale alimentait en électricité les usines environnantes depuis 1923. À l’intérieur, une célèbre mosaïque, que quelques chanceux ont eu l’occasion d’immortaliser, représente une vue plongeante sur le port avec les usines et le système hydroélectrique qui devait l’alimenter.

Marghera : une réhabilitation en vue

Le démantèlement a récemment été le mot d’ordre à Marghera. Ce lieu est souvent qualifié de cimetière, mais il reste l’un des centres industriels italiens les plus importants. Sa « plus ancienne » usine, ainsi que celle peut-être la plus étroitement liée à la tradition productive de Venise, est toujours en activité.

Il s’agit des chantiers navals gérés aujourd’hui par Fincantieri, construits par Breda à partir de 1917 et achevés en 1923. Jusque dans les années 1980, ils produisaient principalement des navires militaires, ils sont aujourd’hui l’un des pôles mondiaux de référence pour les croisières.

Un autre « bastion » de cette ville est le gigantesque moulin, ouvert en 1926 par Chiari & Forti de Silea. Depuis 1978, ce colosse, parmi les plus grands d’Europe, fait partie du groupe Grandi Molini Italiani.

Occasionnellement, il est également possible de le visiter lors d’événements spéciaux « portes ouvertes ».

Marghera : explorer le lieu à pied

Porto Marghera peut être exploré à pied ou en bateau. En effet, les « voyages » en vaporetto ne manquent pas et vous pouvez partir à la découverte des usines. Les gros navires sont la norme ici et, bien sûr, personne ne s’oppose à leur présence.

En effet, on espère à l’avenir en apporter encore plus. Connaître Marghera depuis l’eau est une expérience complètement différente d’une promenade. Vous pouvez voir de près des structures qui sont autrement éloignées ou cachées par des murs.

Porto Marghera, 100 ans après sa fondation, est un paysage en constante évolution, entre une vocation industrielle liée à la tradition et la recherche d’un nouvel avenir qui intégrera très probablement différentes identités. Les destins de Marghera et de Venise restent inextricablement liés. Si vous le souhaitez, vous pourrez découvrir de magnifiques paysages industriels dans ce lieu brut à quelques pas de la ville la plus belle du monde.

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